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Qui représente les randonneurs dans les décisions qui les impactent?

Wikimedia Commons licence CC
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La montagne, terrain de jeu, espace partagé avec des acteurs économiques, espace administré.

 

Administré avec qui?

 

Quand une commune s’intéresse à sa montagne (en général pour réglementer ou interdire), elle consulte les partenaires qu'elle juge incontournable:

- D'abord les propriétaires: la propriété, c'est le vol selon Proudhon, mais c'est le fondement légal et sacré de notre société. Dans une communauté rurale, la propriété est un dogme intouchable. Imaginer que l’intérêt public puisse prévaloir est un sacrilège impensable.

- Les acteurs économiques. Ils ne sont pas nombreux: pastoralisme, forêt, et tourisme: refuges et remontées mécaniques

-  Les acteurs institutionnels qui ont une existence administrative : Comco, département, région, parc, zone Natura 2000..)

-Des acteurs de loisir qui se sont installés historiquement comme des institutions incontournables: chasseurs et pécheurs, chez qui la licence est obligatoire et permet de structurer le lobby.

 

Et les pratiquants de loisir de montagne ?  les randonneurs, vvtistes, parapentistes, skieurs de rando, trailers, .... Où sont-ils, qui porte leur voix?

 

Les fédérations, FFCAM, FFME, FFRandonnée? Ils sont parfois invités, au niveau national, départemental. Même au niveau communal: dans la réunion d'estive de Revel, la FFCAM est présente (mais comme gestionnaire du refuge de la Pra), et la FFR Isère est invitée (et pas toujours présente). Mais que représentent-ils? Que connaissent-ils des problèmes locaux?

 

La FFRandonnée est une fédération représentée localement par un Comité départemental. C'est une petite structure, dont l'objectif majeur est la gestion des GR, qui emploie quelques salariés, et a besoin des subventions pour les garder. Elle ne va pas prendre des positions fortes face aux pouvoirs.

 

On pourrait analyser activité par activité la représentativité effective des fédérations. La réalité, c'est que l'immense majorité des pratiquants de sports de montagne sont des individuels qui ne se reconnaissent peu ou pas dans les instances fédérales. Ils pratiquent en groupe d'amis, en petits clubs, et se sentent très loin des structures fédérales, ils n'en ont tout simplement pas besoin pour leur activité de loisir, à la rigueur pour l'assurance, et encore, la Maif assure très bien.  Les jeux de pouvoir des fédérations, les présidents qui s'accrochent à leur siège et les réunions interminables, ça n'intéresse pas beaucoup le pratiquant normal.

 

Le pratiquant normal, on ne le retrouve pas dans les instances de décision qui le concernent. Il a pourtant un avis, il connait le terrain, il sait instinctivement que tel arrêté est incohérent ou inapplicable. Mais personne ne lui a demandé ce qu'il en pense et ce qu'il faudrait faire.

 

Les communes (ou les interco) devraient sortir de leur zone de confort, aller au delà de leurs partenaires institutionnalisés pour rencontrer les vrais acteurs de terrain. Pas facile, quand ces acteurs ne sont pas organisés en entités représentatives.

 

Mais tenir compte, au minimum, des associations locales et des groupes informels existants, ce serait plus démocratique que de signer des conventions  avec des structures  formelles pour afficher leur logo sur les demandes de subvention.

 

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