Quel projet d'aménagement de Freydières?

Historique

lancement du projet le 4 février 2019 par la mairie de Revel, en réunion publique (GT1), environ 50 personnes. Objectif annoncé:  " un développement respectueux de la nature et de l'environnement".  Après la présentation des travaux d'une stagiaire d'été sur le site, le débat, animé et parfois houleux, porte sur la capacité d'accueil, les incivilités, la fréquentation ou surfréquentation, le développement ou non du site, les parkings, la protection du lac, ... Pas de consensus dans la salle, des points de vue très divergents.  On entend beaucoup parler de surfréquentation, péage, barrière, interdiction de chemins, stationnement gênant et détritus. Les défenseurs d'une montagne ouverte et accueillante ne sont pas majoritaires dans la salle. Lancement du projet, avec recrutement d'une animatrice (financée dans le cadre du projet européen  LEADER de l'Espace Belledonne), avec l'objectif de valider le projet pour demander les subventions fin 2019.

Deuxième réunion du Groupe de Travail le 4 juin 2019, 27 personnes.  État des lieux des parkings et des propriétés communales (des cabanes à rénover) sur Freydières. Décision de lancer une enquête par questionnaire.

Pendant l'été, des bénévoles prennent l'initiative de compter les véhicules sur les parkings et déploient l’enquête auprès des utilisateurs du site

3ème réunion le 26 aout. Présentation des résultats du comptage et de l’enquête. Lancement de 4 commissions: Accueil/parking, Hébergement, protection/animation, chartes.

Travail en commissions en septembre.

4eme réunion le 8 octobre. Propositions des commissions. Pour l'hébergement, recommandation de réhabiliter 5 cabanes et  d’installer une aire naturelle de camping.  Des propositions pour réhabiliter le lac en limitant les lâchers de poissons et protéger les batraciens, création de sentiers thématiques. Concernant l'accueil et les parkings, la commission constate, au vu des données de comptage de l'été et après visite sur site avec l'ONF et les services techniques de la mairie, que la capacité des parkings existants est suffisante, moyennant des aménagements mineurs, et qu'il faut porter les efforts sur une meilleure signalisation (avec des propositions) et une information d'accueil sur le site, sans barrière de péage.  Sur ce sujet du péage, la mairie refuse d'entériner les choix de la commission et repousse la décision à la prochaine réunion.

5ème réunion le 4 novembre 2019 L'objectif de la mairie  est toujours de finaliser le projet en décembre pour réalisation en 2020. L'essentiel des propositions des groupes de travail est retenu et validé. Au vu des résultats des comptages par un groupe de bénévoles cet été, le maire annonce qu'il n'y a pas lieu de mettre en place un péage et une barrière.

 Il semble qu'au final on converge vers une solution de bon sens. Dommage qu'il ait fallu 1 an et des débats houleux pour y arriver. Le projet va être détaillé d'ici fin 2019 pour demande de subventions et réalisation en 2020. Comme chacun sait, le diable est dans les détails. Nous suivrons de près l'avancement et nous vous tiendrons informé.

Réunion de cloture le 10 décembre 2019: Le projet finalisé est présenté en réunion publique. Il est centré sur l'amélioration de l'accueil et la protection du cadre naturel du site: meilleure signalisation, améliorations ponctuelles des parkings, création d'un parking de délestage,  protection du lac et des amphibiens, création à terme d'une zone d'accueil et d'une aire naturelle de camping, réhabilitation des cabanes (propriétés de la mairie) pour accueil saisonnier ou à l'année.  Le projet va maintenant suivre le long chemin de la quête de subventions pour réalisation dans les prochaines années

Les propositions

La majeure partie de ces propositions sont retenues dans le projet finalisé.

Accueil et parking:

- un accueil amélioré, mais sans bouleversement. Le site reste "dans son jus", naturel, sans aménagement lourd, en accès libre.

- signalétique générale, lisible, reprise sur chaque parking, qui devienne la carte d'identité du site.

- une signalétique rando améliorée, permettant les liaisons inter-parking et signalant les sentiers qui évitent les pistes carrossables

- un panneau de sécurité en entrée de site, signalant les coupes de bois, chasses et battues , fermetures de route, présence de troupeau, ..., repris sur le site web de la mairie

- une gestion adaptée des parkings, avec fléchage, indications en long/en épi, rectifications ponctuelles, débroussaillage en début de saison, délestage par utilisation de parkings alternatifs route de Pré-Reymond et Pleurey. Parkings vélos, places pour handicapés près du lac.

- quelques tables de pique-nique et des bancs

- toilettes sèches

Hébergement

- réhabilitation de 5 cabanes (pour commencer), pour utilisation à l'année ou touristique, avec gestion à mettre en place

- aire naturelle de camping dans la première prairie sur la route de Ferpeyret.

Animation-Biodiversité-Sensibilisation

- réactivation de la vie naturelle du lac et protection des batraciens

- meilleure gestion des activités et des fêtes autour du lac

- sentiers thématiques

Chartes et conventions d'utilisation

- convention d'utilisation du site par les événements festifs

- charte du randonneur

Barrière de péage?

C'est le sujet qui divise.

Dès le début du projet, la mairie a mis en avant la barrière de péage comme une option forte du projet.

 Sans jamais proposer un justificatif argumenté ou présenter un projet détaillé.

 

Les groupes de travail n'ont pas analysé ce scénario de rupture, qui parait sans objet après l'analyse factuelle des capacités des parking.  Et qui serait très compliqué et couteux à mettre en œuvre, pour une rentabilité hasardeuse et une image d''accueil catastrophique. Et pourtant, la mairie tient à maintenir cette option. Tout en affirmant que rien n'est décidé. On a du mal à comprendre cette obstination. Quelques hypothèses, qui n'engagent que l'auteur de ces lignes:

 

- Au début du projet, le message qui circulait avec insistance, c'était qu'il fallait limiter la fréquentation à Freydières qui mettrait en péril l'équilibre naturel du milieu et de la zone Natura 2000, et donc de limiter les parkings. Comme si quelques centaines de personnes un week-end d'été dans tout l'espace de Belledonne accessible auraient plus d'impact que les 1100 moutons qui y paissent en permanence. Cette infox facile à démonter semble avoir perdu de son aura. Mais elle peut toujours avoir du poids auprès de de personnes mal informées.

 

- Certains semblent obnubilés par les incivilités (ordures, feux sauvages, divagation de chiens, déjections humaines, stationnement gênant, ...) qui seraient habituelles à Freydières et qu'il faudrait réprimander de toute urgence. Et pour cela, la solution miracle serait d'embaucher un garde champêtre à Freydières, rémunéré par les recettes du parking. La réalité du terrain, c'est que les incivilités, si elles existent, sont loin d'être la norme et pourraient se traiter par des actions ponctuelles et symboliques (rappelons que le maire a un pouvoir de police).  Et un bilan économique montre rapidement que la gestion d'un parking, avec tout ce qu'elle implique comme présence humaine, maintenance, risque et responsabilité pour le maitre d’œuvre, ne permet pas de financer un garde champêtre.

 

- La barrière de péage à Freydières, voire la barrière tout court pour interdire le passage, c'est la demande d'une partie de la population de Revel. De ceux qui pensent que la montagne et la forêt est à eux, aux "vrais" Revelois, et que les visiteurs d'ailleurs ne sont pas les bienvenus. On peut le déplorer, mais c'est la réalité: aux dernières élections municipales, une liste à connotation identitaire a réuni 45% des voix.  Une demande irrationnelle (que resterait-il de Revel si la vallée et la Métro ne l'alimentaient pas économiquement?), une demande incompréhensible quand elle est portée même par certains Revelois qui vivent des visiteurs à Freydières, mais une demande qu'un politique local peut écouter. Au risque de se tirer une balle dans le pied et de se mettre à dos une autre partie de la population. On a vu avec le Brexit comment des choix irrationnels peuvent s'imposer, alors pourquoi pas un péage à Freydières?

 

Maintenir un accès libre et gratuit à la montagne, cela reste un combat de tous les jours, et un combat qui concerne tous les pratiquants de la montagne, au delà de Revel.

 

 

Des chiffres

Depuis le lancement par la mairie du groupe projet "quel avenir pour Freydières", 2 questions revenaient régulièrement :

- combien de véhicules sur le site les week-end de beau temps et pendant l’été ?

- que font et que souhaitent ceux qui viennent ?

Des chiffres sur le nombre de véhicules circulaient, le plus souvent estimés au « doigt mouillé » mais nous n’avions aucune donnée réelle. La rumeur laissait parfois entendre que 600 véhicules pouvaient occuper l’espace Freydières. Avant de prendre des décisions structurantes pour le site, il fallait avoir des bases plus solides.

Comment construire un projet sensé sans cet état des lieux ? L’évidence était donc de commencer par ce diagnostic.

Pour cela, le groupe de travail a mis en œuvre 2 actions distinctes :

1- Avant la saison estivale, rédaction d’un questionnaire qui a été mis en ligne sur le site internet de la mairie et diffusés dans les 2 restaurants de Freydières. En août, une relance a été faite auprès des randonneurs en zone montagne par dépose de stickers sur les parebrises des voitures en zone montagne. Au final, près de 500 réponses ont été récoltées, saisies et analysées.

2- Pendant la saison estivale, ne pouvant pas disposer de la mise en place d’un comptage automatique, un groupe de Revélois  a pris l’initiative d’organiser un comptage manuel, sur tous les week-ends, de fin juin à mi-septembre.

Les voitures ont été comptées chaque samedi, chaque dimanche et pendant le pont du 15 août, entre 12h et 13h30, sur chacun des parkings de Freydières. L’horaire a été choisi pour sa pertinence à pointer le créneau de fréquentation maximal : A 12h, les randonneurs sont encore en montagne et à 13h, les pique-niqueurs de Freydières sont arrivés.

Les parkings ont été répartis en 2 sous-zones :

- les parkings «accès montagne » : 4 chemins, Carriers, la Pliou et route de Pré-Reymond.

- les parkings « autour du lac » : le Pleurey, Ferpeyret et Freydières,

Chaque comptage débutait par la zone « accès montagne » et se terminait par la zone « autour du lac ». Tous les véhicules sur les parkings et sur les accotements ont été comptés. Des relevés qualitatifs ont également été réalisés : gêne du trafic, garé en épi ou en long, identification des zones à problèmes,... Quand elles paraissaient évidentes, des suggestions d’amélioration ont été écrites.

Ces informations factuelles et détaillées permettent maintenant aux commissions de faire des propositions argumentées.

 

Ce qui ressort de l’enquête : La majorité de ceux qui viennent à Freydières aiment le site tel qu’il est, naturel, sauvage, peu aménagé : « surtout, ne le transformez pas en parc civilisé ! » a-t-on pu lire dans les commentaires de l’enquête.

 

Ce qui ressort du comptage :

Ce bel été, canicule en juillet, un seul week-end pluvieux a été propice à la fréquentation du site, et a permis de récolter des données pertinentes.

Une fréquentation moyenne en week-end de 175 véhicules sur les parkings « accès montagne » et de 80 sur les parkings « autour du lac ».

On a noté 3 jours de pointe à plus de 300 véhicules en parking « accès montagne » (302, 308 et 312).

 Les attentes sont différentes pour les 2 zones. Essentiellement des randonneurs pour les parkings « accès montagne », le taux de remplissage est directement lié à la météo. Détente et convivialité sont les motivations principales des visiteurs des parkings « autour du lac » avec des pointes de plus de 200 véhicules lors d’événements exceptionnels (fête du cirque, fête de Freydières,…). Dans ce cas, les organisateurs mettent en place une logistique spécifique avec des parkings provisoires ou plus éloignés (step par exemple).
En dehors de ces événements, il reste toujours de la place à Freydières, le parking du haut (parking « haricot »), un peu à l’écart, peu signalé, n’a jamais été totalement rempli. Les parkings du Pleurey et de Ferpeyret ont été très peu utilisés.

 Pour les parkings «accès montagne», ce qui existe permet globalement d’accueillir tous les véhicules. L’enjeu est de mieux les signaler, d’organiser efficacement les stationnements et de mieux répartir les véhicules entre les différents parkings, en particulier pour délester le parking des 4 chemins.

 Nous avons noté à plusieurs reprises des voitures en stationnement gênant, sur des points noirs localisés. Ces voitures en stationnement gênant, essentiellement aux 4 chemins, ont été plus nombreuses en août du fait de la

fermeture de la route des Carriers, les barrières mobiles étant placées bien en dessous de la barrière en bois.

La signalisation, c’est efficace ! En mettant des panneaux « stationnement en épis » ou en indiquant le parking de la Route forestière de Pré-Reymond, nous avons constaté une fréquentation plus importante de ce parking et un stationnement mieux organisé sur les poches du chemin de la Pliou.

Le site de Freydières est certes fréquenté et il le mérite. Mais, sur tout l'été, nous n'avons jamais constaté de situation de blocage. Des points noirs à corriger, mais rien de catastrophique, Freydières a la capacité d'accueillir ses visiteurs.

lac du Crozet
lac du Crozet


Et vous, qu'en pensez-vous?

Commentaires: 1
  • #1

    Blanchet jacques (dimanche, 20 octobre 2019 14:31)

    Je suis pour un accès libre, une bonne signalétique, une organisation des parkings (épis).
    Discuter de conditions de partage plus sûres de l'espace avec la chasse et les bergers (peur des chiens patous).
    La montagne est à tout le monde et doit pouvoir être partagée.