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La montagne de nuit, une menace pour le milieu?

Un clin d'oeil aux amis de  l'Echappée Belle, qui sont très attentifs à respecter l'environnement
Un clin d'oeil aux amis de l'Echappée Belle, qui sont très attentifs à respecter l'environnement

 

 

Réunion de travail ce lundi 4 mars à Revel sur le thème zone Natura 2000 et randonnée.. En tant que randonneur local, je suis invité à participer, c’est positif. Nous n’étions pas bien nombreux, mais cela a permis d’échanger, de partager des points de vue, de mieux se comprendre. Même si on n’est pas toujours d’accord.

 

La pratique de la montagne prend de plus en plus en compte l’impact sur le milieu naturel. C’est une évolution, on ne s’en préoccupait pas autant il y a 50 ou 100 ans et ça va dans le bon sens.

 

Un randonneur, un trailer, un vttiste, un parapentiste, un skieur, même s’il est respectueux des bonnes pratiques et qu’il ne laisse pas de déchets, a un impact du fait même de son passage : il laisse une trace de pas ou de roue sur le chemin, il perturbe des rapaces, des coqs de bruyère ou des mammifères. C’est incontestable.

 

Mais est-ce que c’est grave ? Les renards et les castors ont appris à vivre en ville, ils s’y trouvent bien, les écureuils prospèrent dans les parcs de ville, les marmottes et les chamois s’habituent aux randonneurs. Les coqs de bruyère en hiver ? Oui bien sûr. Mais il faudrait aussi cesser de les chasser.

 

Les zones de montagne comme la Pra, proches des métropoles, sont de plus en plus fréquentées. Par des familles ou des pratiquants occasionnels qui viennent prendre le frais et découvrir la montagne, en général en suivant les sentiers bien balisés (la plupart n’ont pas de carte) Par des randonneurs plus expérimentés, qui peuvent s’aventurer (avec une carte) partout, en dehors des sentiers. Par des sportifs (trailers, skieurs, Vttistes) pour qui la montagne est leur terrain de pratique et qui s’entraînent régulièrement, et de plus en plus de nuit. L'Echappée Belle est de venu un parcours mythique pour les trailers et une belle affiche pour Belledonne. En contre-partie, de plus en plus de trailers s'entrainent sur le parcours. Un mal ou un bien?

 

Des pratiquants plus sportifs, plus aventureux, plus nombreux à profiter du terrain de jeu de la montagne, c’est positif pour l’homme (et la femme..). Si on s’intéresse au bien être et à la santé de la population, on ne va pas s’en plaindre, bien au contraire !

 

Par contre, du point de vue de l’espace naturel, plus de pratiquants, c’est plus d’impact, donc une menace. Quand on est responsable de la protection d’un espace naturel, la mission, c’est de le protéger, et un des moyens les plus simples, c’est de limiter, ou de canaliser, la fréquentation.

 

D’où le débat que l’on retrouve dans toutes les zones naturelles protégées (sans rentrer dans le détail des nombreux statuts possibles), et qu’on retrouve sur la zone Natura entre la Pra et Chamrousse.

 

Élément nouveau (pour moi) : la fréquentation nocturne. Des trailers ou des randonneurs à ski s’entraînent le matin avant le boulot, ou le soir , à la frontale (merci les Led!). Entrainement sportif dans le cadre de la montagne, c’est superbe. Pour les protecteurs de l’environnement, c’est une menace, une atteinte supplémentaire au milieu. Que faut-il en penser ? Un marcheur nocturne sur un chemin, est-ce plus perturbant qu’un loup pour un mouflon ou un aigle pour une marmotte ?

 

On a aussi évoqué l’interdiction controversée du bivouac à la Pra. Il se confirme que sa motivation, ce n’est pas la protection des zones humides (ou alors très indirectement), mais la protection de la tranquillité du troupeau et du berger. Une vraie question, mais nous y reviendrons dans un prochain article de ce blog.

 

 

 

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